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Luc Dubanchet, Directeur Général de Sirha Lyon : un acteur clé de l’événementiel culinaire

Luc Dubanchet, Directeur Général de Sirha Lyon : un acteur clé de l'événementiel culinaire

Luc Dubanchet, directeur général de Sirha Lyon

Le Sirha Lyon, le principal événement mondial du secteur de la restauration, revient pour sa 22ème édition. Luc Dubanchet, en tant que directeur général, nous explique les enjeux de cet événement.

FRANCE PIZZA. Quels sont les enjeux clés pour l’édition 2025 du Sirha Lyon, qui se déroulera du 23 au 27 janvier ?

LUC DUBANCHET. En plus de viser un succès commercial, un des principaux enjeux est de positionner Sirha Lyon comme un acteur de référence sur le marché international du food service. Nous avons fourni un travail considérable, surtout suite aux deux éditions post-Covid, pour rassembler les intervenants du secteur. Nous prévoyons d’atteindre 25 % d’exposants venus de l’étranger, ce qui est significatif. À l’époque, ce chiffre n’était que de 12-15 % après la pandémie. Non seulement nous avons retrouvé des niveaux d’exposants proches de ceux d’avant Covid, mais nous avons même enregistré une hausse de 3 % des participants internationaux. C’est véritablement important. Parallèlement, nous avons aussi l’ambition de renforcer notre relation avec des éditeurs internationaux. Naturellement, des pays voisins comme l’Italie, l’Espagne, le Bénélux et la Suisse seront toujours de la partie, mais nous souhaitons également attirer des audiences issues de Sirha Arabia. Et cela ne s’arrête pas là, nous devons également envisager un développement en direction des États-Unis et d’Amérique du Sud. L’objectif majeur est de faire de Sirha Lyon le grand salon du food service international tout en continuant à travailler en étroite collaboration avec le réseau français et européen.

« Nous avons terminé la phase de commercialisation du Sirha de manière relativement sereine. Cela annonce un Sirha dynamique en 2025. » 

FRANCE PIZZA. Dans ce contexte économique et politique instable, avez-vous toujours pu compter sur la présence de pays fidèles à Sirha ou avez-vous constaté des retraits ?

LUC DUBANCHET. Nous sommes conscients que nous évoluons dans une période difficile pour l’équilibre économique de la restauration. L’économie connaît des bouleversements qui vont au-delà des aspects financiers, touchant aussi la sphère sociale. Toutefois, un événement tel que Sirha Lyon reste un levier précieux, tant pour la promotion que pour la dynamique et le renouvellement de l’énergie au sein de toute la profession. Accueillir 200 000 visiteurs, dont chacun est présent pour partager un moment où les échanges peuvent s’effectuer, contribue à rassurer tous les acteurs en leur rappelant qu’il existe un espace économique essentiel à déployer dans le secteur de la restauration, et cela se concrétise durant le salon. C’est ce que nos exposants et visiteurs attendent à chaque édition. Bien que la période actuelle soit complexe, nous ressentons peu les effets de la crise économique sur le secteur de la restauration, et notre campagne de commercialisation pour le Sirha a été assez calme. Cela laisse présager une édition de Sirha solide en 2025.

 « L’Italie est une cible privilégiée de notre projet. »

FRANCE PIZZA. Que pouvez-vous nous parler de la participation de l’Italie, qui revêt une importance croissante lors des salons ?

LUC DUBANCHET. Historiquement, l’Italie est le troisième pays visiteur à Sirha Lyon, après la France et la Suisse, représentant 380 exposants et marques. Ce pays est celui qui est le plus présent dans le domaine de l’export au sein de Sirha Lyon. C’est un fait fondamental et ancré dans notre événement. Nous aurons deux pavillons italiens significatifs, l’un géré par ITA (Italian Trade Agency), s’étendant sur 620 mètres carrés avec une cinquantaine d’exposants italiens, et un autre pavillon de 350 m² abritant divers exposants. Nous cultivons des relations très fortes avec l’Italie. GL Events possède un bureau à Turin, et notre directeur et moi-même échangeons fréquemment. L’Italie constitue une cible privilégiée dans notre champ d’action.

De surcroît, cette année, nous avons un partenariat entre Lavazza et la Coupe du monde de la pâtisserie. Des candidats italiens participeront également au Bocuse d’Or ainsi qu’à d’autres compétitions comme le Word Burger Contest, où Matteo Girardi, un candidat de Vérone, sera de la partie. Ainsi, la présence italienne est constante, sympathique et stimulante, illustrant l’engagement de la communauté pizza italienne…

 

 

« Il est essentiel pour moi que la pizza ait un rôle à jouer au sein de Sirha Lyon. »

 

FRANCE PIZZA. Sirha Lyon accueillera également une étape du Pizza Tour. Quelle est votre réaction à cet événement ? 

LUC DUBANCHET. Nous sommes vraiment ravis d’accueillir cet événement. Il est impossible d’ignorer la place centrale que la pizza occupe sur la scène food, qui lui est intimement liée. La pizza demeure le mets préféré des Français, et la France a une culture de la pizza extrêmement riche et complète. Je suis donc enchanté que cette étape du Pizza Tour se déroule à Sirha Lyon. Cet événement attire également un public avisé, en particulier ceux passionnés par pizza, dont la culture est intimement liée à celle du pain et à la nouvelle conception de la restauration. Je préfère éviter l’expression « restauration rapide », car il s’agit d’un concept bien plus contemporain et informel. Pour moi, c’est crucial que la pizza soit représentative au sein de Sirha Lyon, et cela fait aussi partie de nos grandes ambitions visant à promouvoir ce secteur lors des futures éditions, car c’est un sujet culturellement passionnant et politiquement pertinent, aussi bien en ce qui concerne le lien avec l’Italie qu’avec cette culture en plein essor dans le secteur de la restauration.

 

 

FRANCE PIZZA. La marque Sirha a relevé un défi ambitieux en inaugurant Sirha Arabia en 2024. Comment ce projet a-t-il vu le jour ? Quel bilan tirez-vous de cette nouvelle manifestation ? 

LUC DUBANCHET. Comme pour tout projet, il s’agit d’abord de Paris, d’intuition et de perspectives de marché. Constatant que le Moyen-Orient, notamment l’Arabie Saoudite, évolue rapidement dans le domaine du food service et de l’hôtellerie, il était inconcevable de ne pas être présent dans cette région et d’en faire une plateforme clé de lancement. Nous avons donc commencé, dès janvier 2023, à collaborer avec des partenaires saoudiens pendant Sirha Lyon pour préparer le lancement de Sirha Arabia. 

 

« Nous avons attiré 15 000 visiteurs à Riyad lors de la première édition de Sirha Arabia. »

 

FRANCE PIZZA. Le développement a-t-il été ardu ?

LUC DUBANCHET. Le parcours a été complexe, car il reste toujours délicat d’emmener des exposants européens dans une région encore peu familière. Nous avons beaucoup appris au cours des 24 mois de préparation. Nous avons établi des liens solides avec les acteurs du secteur culinaire en Arabie Saoudite qui soutiennent Sirha Food et Sirha Arabia, qui sera également représenté par un pavillon de 320 m2 à Sirha Lyon. Nous publierons d’ailleurs un document issu des reportages réalisés par des journalistes français qui ont visité le pays pour explorer la culture saoudienne. Cela revient à découvrir une nouvelle langue, une culture inédite, et c’est fascinant. Nous avons réussi à organiser une première édition de Sirha Arabia avec une centaine d’exposants pendant trois jours, du 1er au 3 octobre 2024, à Riyad, avec le concept d’un salon premium centré sur le food service, englobant tout ce qui touche à la restauration. Nous avons enregistré aussi 15 000 visiteurs professionnels, ce qui n’est pas évident là-bas, ce qui nécessite un effort marketing soutenu.

Nous ressortons de là avec une volonté affirmée d’organiser un prochain Sirha Arabia début octobre 2025, dans le même cadre à Riyad. Ce projet est captivant, et nous sommes en train de construire des ponts entre l’audience saoudienne ainsi que celle du Moyen-Orient, qui jouera un rôle clé dans l’évolution de Sirha Lyon et son internationalisation ces prochaines années.

 

 

FRANCE PIZZA. Le premier Sirha Arabia a eu lieu en 2024, puis vous évoquez 2025, ce qui signifie que cet événement sera annuel, contrairement à Sirha Lyon qui est biennal ?

 

LUC DUBANCHET. En effet, Sirha Arabia sera annuel, et nous avons même déjà établi les dates pour 2026, car ce secteur se développe de manière exponentielle. Il y a une création en masse d’hôtels de luxe ainsi que l’émergence de nouvelles personnalités dans la gastronomie et le food service. En 2025, nous prévoyons d’y inclure des sélections locales pour le Bocuse d’Or et la Coupe du Monde de la Pâtisserie. Nous mettons en place de nouveaux concours au sein de Sirha Food et nous préparons la sélection nationale saoudienne afin de désigner les candidats qui participeront l’année suivante en 2026, toujours dans le cadre de Sirha Arabia… C’est un projet ambitieux qui implique tout le Moyen-Orient dans notre stratégie autour du Bocuse d’Or et de la pâtisserie, avec l’objectif de sélectionner 2-3 équipes du Moyen-Orient pour la prochaine finale internationale du Bocuse d’Or et celle de la Coupe du Monde de la Pâtisserie, programmées pour Sirha Lyon 2027. Nous sommes en train de construire tout un écosystème et d’intégrer les nouvelles figures, les émergentes stars de la gastronomie du Moyen-Orient. Nous prévoyons de faire découvrir ces talents à une audience européenne et internationale à travers les concours et leur participation future à Sirha Lyon. Des relations sont établies entre Sirha Lyon et Sirha Arabia de manière très concrète.     

 

FRANCE PIZZA. La marque envisage-t-elle de s’étendre à d’autres régions, comme l’Asie ?

LUC DUBANCHET. C’est une possibilité que nous considérons sérieusement. Le groupe GL Events est bien implanté, aussi bien en Chine qu’au Japon. Sirha Food a véritablement vocation à s’internationaliser davantage, et l’Asie sera l’un de nos marchés cibles. Nous avons également mentionné précédemment que les États-Unis représentent une destination privilégiée pour nous dans un avenir proche. La première pierre a été posée avec Sirha Arabia, qui doit servir de modèle pour d’autres horizons à venir.

Propos recueillis par Isabelle Aithnard. Photos : © Monet

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